Diane Sanchez

Il y a des enfants qui naissent supérieurs en toute chose, plus dignes que n'importe quel être à en venir à posséder le monde et à le tenir entre leur main, ce fut le cas de Diane, la petite chose si pâle née dans un tas de poussière au Guatemala, dans un de ces hopitaux à peu de moyens, faisant le bonheur d'une famille aimante.
Fille de voyageurs aux nombreux voyages et pèlerinages pour que ces derniers obtiennent certainement plus de reliques et plus de richesses, elle fut bien vite nommée Diane, tout aussi chasseresse que la divinité grecque, elle était alors l'enfant prodigue qui servirait les intérêts d'une famille d'explorateurs.
Comptaient-ils sur son incroyable sens de l'honneur? Malheureusement ils y oublièrent sa cruauté sans précédent et son sens de la supériorité.
Passons l'enfance, elle fut sans aucun intérêt, une enfance à parcourir le monde pour observer un peu plus les faibles.
Tant de faiblesse dans ce monde et tant de richesses à obtenir, tant...
Peut-être parler des premières tortures offertes durant son adolescence, soumettre les hommes qui encore restent faible à la penser rester maîtresse passive, quelle idiotie et quel délire plus que détesté, une façon de traumatiser un peu plus ces idiots à l'âge de ses 16ans, un genre de peste froide et digne de Machiavel.

Voilà que vient les belles années, les vingts années où tout se révèle à elle, où chaque chose se découvre enfin et les choix sont bien plus clairs, rien de plus simple alors que de savoir comment réagir et que devenir.
Et l'esclavage s'offre alors comme une évidence, bien sur, le gout de l'interdit y joue mais observer les esprits faibles se plier à ses tortures et désirs lui offrent une sensation de puissance sans précédent.
Oui, voilà une vie bien tracée, un bonheur.
Et à travers les jours usés à réduire en esclavage, à user les cordes vocales des faiblesses de chacun, d'immigrés, le bateau ne tient plus et vient le moment de découvrir l'ile étrange.
Imaginait-elle finir naufragée dans un pareil lieu? Certainement pas, mais quand le choix n'est pas là, il faut bien s'y faire et s'accoutumer d'une façon ou d'une autre.
Les corps gisants de l'équipage, des esclaves, la richesse perdue, mais un peu d'astuce, la voilà qui parvient à survivre en explorant chaque recoin de ces lieux pour tomber sur une communauté au premier abord plutôt déplaisante mais parfaitement accueillante pour Diane.

Elle n'aurait pas fait honte à ses parents si ceux-ci avaient désiré la voir aussi avide d'âmes. Après une nage épuisant pour atteindre ce village entouré d'eau (ou plutôt cette ville), couverte de sang et dégoulinant d'eau tout en restant digne au possible, elle avait atteint Hanka. En expliquant férocement son cas et en luttant pour parvenir à entrer dans ce village, voilà qu'elle trouva bien vite sa place en tant que Briseuse d'âme.
Quoi de plus beau et une bien belle continuité, finir par soumettre encore les autres à ses moindres désirs.
Imaginez bien que tigresse qu'elle est, sa place est bien ancrée, il y a des choses qui sont et déplaisent, par exemple les prêtres ou les prostituées dans cette société, juste des êtres inférieurs à son goût, des sortes d'esclaves, alors on doit faire avec et ne pas trop en parler, et puis il y a bien un but: tenter d'atteindre le conseil noir pour affirmer sa voix et discréditer un peu plus les autres..

Le soleil peut bien briller tant qu'il le désire, Diane reste la femme à la peau plus blanche qu'une noble et au regard tout aussi bleu qu'un océan de torpeurs.
Un glacier, voilà ce qu'elle représente à merveille malgré sa cambrure superbe et ce corps à damner à saint.
Le visage reste fin, les mains également, une bouche pulpeuse et des cheveux longs et noirs, mais à cette beauté reste cet air toujours impassible et ce rien de cruauté dans ce regard, on ne s'y tromperait pas, non, aucun n'aurait la folie de se confier à un visage de la sorte sous peine de voir l'attitude changer pour offrir du dégout.
Hautaine tant dans l'attitude de chacun de ses gestes que dans sa silhouette, ajoutez lui un sourire et ce dernier sonnera juste faux.
Plutôt grande et élancée, elle possède un corps assez athlétique pour maintenir ses chers esclaves à sa portée.

Au caractère d'une femme trop amère et parfois brulante, elle ne peut que révéler les complexes méandres de son âme calcinée par les haines diverses et toujours plus puissantes.
Diane n'est autre qu'une apparence de femme cruelle et sans aucun sens de la pitié et des sens moraux, après tout, elle n'en a jamais réellement comprit l'utilité. Plus hautaine qu'aucune autre, allez savoir le pourquoi d'une âme telle que celle-ci.
Certainement, que dis-je, c'est bien le cas, derrière cette femme sans aucune pitié se cache bien une enfant dégoutée du monde environnant et tentant de se perdre petit à petit derrière tant d'horreur.
Les années font disparaitre peu à peu ce reste d'humanité, suffit-il alors d'observer que rien ne change pour elle, asservir les êtres lui offre une sensation de supériorité qu'elle aime plus que tout au monde, se sentir toute puissante c'est un peu la seule chose qui la fait encore frémir de plaisir.

Une chose à adorer plus que tout au monde: entendre les cris des esclaves et leurs larmes stupides pour se délecter un peu plus de la puissance obtenue chaque jour, oui, le frisson de chaque jour d'humilier ces êtres sans intérêt puis d'empiler quelques cadavres.
Et puis, peut-être aussi ce plaisir de se rapprocher chaque jour un peu plus de Kobol, du chaos qu'elle pourrait semer pour lui pour s'espérer un jour au même point, elle apprécie tout autant Sedna.
Quand à ne pas aimer, elle hait bien des choses mais plus que tout la pitié, la douceur, la gentillesse, tout ces sentiments pénibles et terriblement humains menant forcément à diverses faiblesses, et puis, elle a cette façon de haïr ceux qui s'adonnent au plaisir de la chair pour finir par aussi se perdre et devenir faible puisque victimes de leur libido.
A vrai dire, Diane doit principalement détester l'espèce humaine elle-même qui lui semble sans intêret.
Et puis ces autres peuplades de l'île trop faiblardes pour évoluer ou pour créer une société digne de ce nom selon elle.
Mis à part la fierté et le respect pour certains, aucune autre facette humaine n'est appréciée de la Briseuse d'âme.